Le Parapluie FLAM
Notre Coup de Projecteur ce mois-ci porte sur le Parapluie FLAM, une association regroupant 53 Petites Ecoles francophones à travers le Royaume-Uni. Nous avons eu la chance de pouvoir nous entretenir avec sa Présidente, Madame Joëlle Simpson, qui a accepté de nous en dire plus sur l’activité de l’association et sur les défis que les Petites Ecoles membres du Parapluie rencontrent en cette période de pandémie.
Q. Pouvez-vous nous présenter l’activité de l’association ?
R. Le Parapluie FLAM (Français LAngue Maternelle) est une organisation à but non-lucratif qui a été fondée en 2013 et regroupe aujourd’hui 53 Petites Ecoles accueillant, le week-end ou en fin d’après-midi pendant la semaine, des enfants francophones scolarisés au sein du système éducatif britannique. Plusieurs milliers d’enfants peuvent ainsi bénéficier d’un soutien linguistique et culturel adapté à leur biculturalisme.
Le principal objectif du Parapluie FLAM est d’aider ces Petites Ecoles/associations en répondant le mieux possible aux questions, autant techniques que pédagogiques, des équipes gestionnaires et enseignantes, et en leur proposant des Journées de rencontre et de formation gratuites. Nous encourageons aussi sans réserve toute personne qui aimerait fonder une nouvelle association dans le pays, et pouvons lui procurer l’assistance dont elle aurait besoin. Les Petites Ecoles FLAM forment une grande famille au service de la communauté francophone.
Q. Comment se déclinent les Journées de formation et de rencontre ?
R. Nous organisons jusqu’à cinq Journées de formation par an pour les enseignants sur des thèmes précis, et deux Journées pédagogiques de rencontre entre Petites Ecoles : ce sont des temps forts et chaleureux d’échanges et de partage, autour de Tables Rondes, qui peuvent concerner autant les contraintes de droit local auxquelles nous sommes tous soumis, comme la Protection de l’Enfance, ou encore la gestion des allergies et l’utilisation des seringues “Epipens“, que le choix d’un bon manuel de classe pour les élèves ou d’un logiciel de comptabilité. On rentre chez soi heureux d’avoir passé son dimanche ensemble – eh oui ! nos réunions ont forcément lieu le dimanche !
Q. Où ces Journées ont-elles lieu ?
R. Elles ont lieu le plus souvent à Londres, mais pas seulement. Birmingham, Oxford, Leeds et Bristol ont également été des lieux de rencontre. En outre, à partir de l’an prochain, nous apporterons un soutien ponctuel, sur le terrain, aux associations qui demanderaient une aide particulière.
Depuis 2018, l’éloignement des Petites Écoles membres pose moins de problèmes puisqu’une partie de la subvention que nous recevons de l’AEFE est allouée aux frais de transport et d’hébergement des participants, ce qui leur permet de se joindre à nos événements plus fréquemment.
Q. Au-delà de ces Journées de formation, comment parvenez-vous à aider les Petites Ecoles au quotidien ?
R. Nous procurons aux membres l’opportunité d’obtenir un brevet de secourisme, leur faisons suivre des informations concernant des ressources, tournées de spectacles culturels ou événements organisés en partenariat avec l’Institut Français du Royaume-Uni (IFRU), le Festival Voilà, ou encore le Festival South Ken Kids. Nous redistribuons aussi lors de nos réunions tous les dons de livres de bibliothèque.
Nous assurons aussi des services tels que l’accès gratuit à un conseiller spécialiste de la Protection des Données Personnelles (y compris pour avoir de l’aide afin d’établir une police RGPD), ou encore l’accès aux parties privées du site Internet du Parapluie FLAM (notamment son Forum où nous stockons une mine de ressources et les notes des formations passées).
Par ailleurs, un interlocuteur est toujours disponible pour répondre aux questions pédagogiques, informatiques, administratives, ou autres.
Q. Comment réussissez-vous à fonctionner ?
R. Nous avons le soutien précieux de l’Institut Français, du Lycée Charles de Gaulle, du CFBL qui accueillent nos réunions, des commissions de l’AEFE et STAFE, dont les subventions nous permettent de bien fonctionner, et “last but not least“, de Benoit Le Dévédec, Attaché culturel, observateur du Parapluie FLAM, toujours très enthousiaste et plein de bons conseils. Le Sénateur Olivier Cadic, qui a lancé le Plan Ecole, ainsi que le Député Alexandre Holroyd, ont une appréciation bienveillante du rôle que joue le Parapluie FLAM.
Je crois qu’il faut vraiment avoir été associé de près à une Petite Ecole FLAM pour savoir ce que c’est vraiment, et pour comprendre l’ampleur du dévouement sur lequel repose la bonne marche de toutes ces Petites Ecoles : dévouement des équipes, qui font preuve, surtout en ce moment, d’une volonté extraordinaire pour permettre à leurs élèves (près de 4.500) de continuer leurs apprentissages en français ; dévouement des familles, qui consacrent leur samedi matin à la Petite Ecole pour leurs enfants ; dévouement des parents, qui subviennent souvent spontanément aux besoins de l’équipe, en prenant bénévolement des responsabilités au sein de leurs Comités, ou en apportant un coup de main pour gérer la bibliothèque, offrir un soutien intensif en lecture, écrire des logiciels de gestion, laver les pinceaux en maternelles, ou encore en donnant un gâteau pour lever des fonds. Ça me touche très profondément et le Parapluie doit faire tout ce qu’il peut pour accompagner ses membres.
Q. Quel est l’impact de la pandémie sur les Petites Ecoles ?
R. La pandémie n’a pas réussi à éteindre l’enthousiasme des équipes à assurer leurs cours. La période est pourtant difficile pour les parents qui essaient de travailler chez eux avec des enfants ; pour les élèves qui n’ont peut-être pas tous accès à un ordinateur ou une tablette à l’heure des cours, surtout s’ils doivent le/la partager avec des frères et sœurs ; et difficile pour les enseignants qui, dans leur grande majorité, doivent également assurer leurs cours de la semaine.
Certains parents malheureusement ont perdu leur travail et les associations ont accusé une sérieuse baisse d’effectifs avec tous ces problèmes.
Néanmoins, plus de 70% des Petites Ecoles sont “ouvertes“ en ligne. Plusieurs ont l’intention de reprendre et le Parapluie entend les soutenir pour qu’elles puissent se remettre en route dès que possible.