Dispensaire Français
Société Française de Bienfaisance
Le Coup de Projecteur ce mois-ci portera sur le Dispensaire Français – Société Française de Bienfaisance. Nous avons pu échanger avec Cécile d’Angelin, sa présidente, et Laure Daya, sa directrice, qui ont bien voulu nous présenter les nombreuses activités portées par cette institution quasi-bicentenaire.
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Q. Pouvez-vous nous présenter brièvement l’histoire de l’institution ?
R. (Cécile) La Société Française de Bienfaisance et le Dispensaire Français ont été fondés au cours du XIXème siècle.
La première a été fondée en 1842 par le comte d’Orsay, personnage excentrique et coqueluche de la haute société anglaise de l’époque, afin d’apporter une aide matérielle et financière aux réfugiés français arrivant au Royaume-Uni.
L’histoire du Dispensaire Français remonte quant à elle à 1867, lorsqu’un hôpital français, plus tard doublé d’un dispensaire, ouvre ses portes sur Shaftesbury Avenue, dans le quartier de Soho. Le financement est assuré sous la forme de souscriptions provenant aussi bien du domaine privé que public, français, anglais ou étranger. La reine Victoria en est la première présidente. Les médecins qui officient, anglais et francophones, travaillent bénévolement. La comédienne Sarah Bernhardt y sera soignée en 1879.
Ces deux institutions ont traversé le XXème siècle avant de réunir leur savoir-faire et leurs ressources au sein d’une administration commune il y a quelques années.
Q. Comment définiriez-vous le rôle du Dispensaire Français – Société Française de Bienfaisance aujourd’hui ?
R. (Laure) Il est difficile de résumer l’ensemble de nos tâches en quelques mots, mais si nous devions nous prêter à cet exercice, je dirais que notre mission est de venir en aide, par un soutien médical et/ou social approprié, aux Français et francophones qui se trouvent dans le besoin au Royaume-Uni.
Q. Qui compose l’équipe ?
R. (Cécile) Nous disposons d’une équipe permanente de quatre personnes en charge d’accueillir les patients, les orienter et assurer le fonctionnement quotidien. Outre Laure Daya, directrice, cette équipe comprend Magali Chabrelie, directrice adjointe, Marie Charles, responsable administrative, et Abigail Izon, infirmière.
Laure, Magali, Marie et Abigail sont entourées de médecins généralistes et spécialistes, ainsi que d’autres professionnels de santé (ostéopathie, kinésithérapie, psychologie, psychomotricité, nutrition, orthophonie), tous francophones, qui exercent à titre bénévole en fonction de leurs disponibilités. Elles disposent également du soutien de notre comité social, composé d’une équipe de bénévoles qui rendent visite aux personnes âgées et isolées ou animent des clubs. Enfin, elles peuvent s’appuyer sur 14 Trustees en charge de guider et superviser l’activité (le bon fonctionnement) du Dispensaire.
Nous ne pouvons hélas pas citer ici tous les bénévoles (leurs noms figurent sur notre site Internet : www.df-sfb.org.uk), mais je tiens à leur adresser mes remerciements les plus sincères pour leur soutien.
Q. Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur votre activité ?
R. (Laure) Le Dispensaire a continué de fonctionner pendant le confinement. Nous avons adapté rapidement notre organisation afin de pouvoir veiller sur les personnes les plus vulnérables et les plus isolées en les contactant très régulièrement et en faisant leurs courses.
Notre équipe de médecins a mis en place un service de téléconsultations. Et nos psychologues sont parvenus à assurer l’intégralité des suivis nécessaires. L’aide sociale du Dispensaire a, quant à elle, été particulièrement soutenue : nous avons dû offrir davantage de nuitées en auberge et davantage de bons d’achat de nourriture. Nous nous sommes attachés à donner le temps d’écoute nécessaire aux personnes en difficulté afin de les aider à trouver les moyens de se sortir de leur situation précaire.
Q. Et depuis la fin du confinement ?
R. (Laure) Tous nos médecins et professionnels de santé ont répondu présents pour reprendre leur activité bénévole dès le mois de juin, en personne ou à distance selon les cas. Nous avons été alors moins sollicités sur des questions purement médicales, mais appelés à intervenir quotidiennement sur un certain nombre de cas graves sur le plan social. Depuis septembre, nous essayons de reprendre l’activité le plus normalement possible avec des consultations en personne pour ceux qui n’ont pas de symptômes grippaux, mais nous offrons aussi la possibilité de téléconsultations pour ceux qui habitent loin ou qui pourraient être malades du Covid-19.
Q. Comment avez-vous fait face financièrement pendant cette période ?
R. (Cécile) Cette période a bien évidemment été source de difficultés. En effet, nous n’avons pas pu organiser d’évènements de collecte de fonds alors que le financement du Dispensaire repose essentiellement sur des sponsors et dons privés.
Q. Si vous deviez citer une initiative récente du Dispensaire, quelle est celle que vous souhaiteriez tout particulièrement mettre en lumière ?
R. (Laure) Le choix est évidemment difficile, mais je citerais notre Espace Santé Jeunes, créé l’année dernière, qui a pour objet de venir en aide aux jeunes de 13 à 25 ans en leur apportant une écoute et des conseils sur les sujets susceptibles de toucher plus particulièrement cette génération (harcèlement, mal-être, nutrition, sexualité, entre autres). Nous avons mis en place une permanence tous les vendredis de 12 heures à 15 heures. Actuellement, cette permanence est organisée par notre équipe de psychologues. Elle a lieu dans les locaux du Dispensaire, situés dans le quartier d’Hammersmith, sur rendez-vous compte tenu du contexte sanitaire. Un soutien aux étudiants qui doivent s’isoler est proposé, avec la possibilité d’une téléconsultation avec un médecin ou un psychologue.